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Evotech teste son robot chien d’aide au déminage pendant les JO
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Evotech teste son robot chien d’aide au déminage pendant les JO

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Le groupe landais Evotech va profiter des Jeux Olympiques de Paris pour tester "en conditions réelles" sa dernière innovation : un robot quadrupède conçu pour assister les forces de l’ordre lors d’opérations de déminage. Il a signé un contrat de six mois avec le ministère de l’Intérieur pour expérimenter et nourrir une version finale du produit, censée arriver fin 2024.

Le robot E-Doggy d’Evotech sera testé en conditions réelles par les forces de l’ordre lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 — Photo : Evotech

Les Jeux Olympiques feront office de grand saut pour E-Doggy. Ce droïde quadrupède fait d’aluminium et de carbone et créé par la société landaise Evotech (une vingtaine de collaborateurs, plus de 800 000 € de CA) a été conçu comme un chien robot d’assistance au déminage.

Pesant 15 kg, il pourra porter 5 kg de charge utile et transmettre des images en direct grâce à des caméras consultables via une console contrôlée à distance. Propulsé par trois moteurs, il pourra suivre les professionnels y compris sur des terrains accidentés et obéir à quelques ordres simples (assis, couché, saute…).

"Il s’adaptera à son environnement pour suivre les démineurs sans leur ajouter une charge de travail supplémentaire", assure Anthony Gavend, fondateur d’Evotech. Le robot à quatre pattes est aussi muni d’un brouilleur fabriqué par la société MC2 Technologies (90 salariés, 8,6 M€ de CA en 2022), basée à Villeneuve-d’Ascq (Nord).

Assistance robotisée

L’ingénieur a commencé à travailler sur un projet de chien quadrupède il y a un an et demie, "pour faire des recherches à la demande d’un client". Il s’est servi d’un programme de recherche monté avec universitaires et chercheurs, "en majorité asiatiques avec quelques Américains" pour travailler sur un système en open source. "C’est en travaillant sur le logiciel que m’est venue l’idée d’en faire un chien démineur", raconte Anthony Gavend.

"Il ne remplace pas le chien renifleur, il est avant tout conçu comme une assistance pour aider les démineurs à se protéger"

Evotech a récemment signé un contrat de six mois avec le ministère de l’Intérieur pour mettre E-Doggy en situation auprès de la sécurité civile pendant les Jeux Olympiques, qui seront un test grandeur nature.

Créer une filière de robots quadrupèdes

"On ne gagne pas d’argent sur ce contrat et on n’en perd pas non plus. Il a été passé avant tout pour faire avancer la technologie. L’objectif est plus vaste que les JO, il est de créer une filière de robots quadrupèdes pour la sécurité civile mais aussi au-delà", poursuit le fondateur.

"Il ne remplace pas le chien renifleur, il est avant tout conçu comme une assistance pour aider les démineurs à se protéger. Quelques sites olympiques seront équipés de moins d’une dizaine de machines", ajoute-t-il sans dévoiler les sites en question.

Terrain d’expérimentations

C’est son bureau d’études Shield Robotics qui s’est occupé du dessin, de la fabrication et de l’assemblage de ces robots chiens, Evotech ayant pris en charge toute l’ingénierie logicielle. "Participer aux JO n'était pas notre idée au départ, c'est devenu un objectif pour permettre à l'équipe d'expérimenter, confie observe le dirigeant. Notre souhait à travers cette opération est aussi de faire prendre conscience au grand public et aux différents ministères des enjeux autour de la robotique de demain. Il y a encore en France une méconnaissance de la capacité réelle de ces technologies et de leur impact dans le futur."

Le coût du produit - environ 15 000 euros - est présenté comme un avantage concurrentiel, notamment face au chien Spot de Boston Dynamics, qui atteint aisément les 75 000 dollars sans accessoires. "Sur le marché du déminage, il n'existe pas de solution équivalente", affirme Anthony Gavend, en soulignant que le robot d'Evotech a vocation à s'adapter le plus finement possible aux conditions réelles et aux besoins spécifiques des opérateurs sur le terrain.

Si les essais durant les Jeux sont concluants, E-Doggy pourrait être testé sur d’autres évènements. Ces "cas d’usage" serviront à améliorer le produit, dont la version finale est espérée pour la fin d’année 2024.

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