Le lycée Raoul-Vadepied à Évron a lancé une filière de pellets de bois. Aucun fabricant n’existe en Mayenne sur ce type de combustibles de chauffage. Sur les sacs, "Les Pellets des Coëvrons" affichent leur origine, un territoire situé entre Laval et Le Mans. Livrée en mai, la nouvelle ligne de production devrait réellement démarrer après la rentrée. Le projet est unique, à plus d’un titre. Rares déjà sont les activités commerciales internes à un établissement public d’enseignement.
Un laboratoire pour les formations techniques
Ce dossier novateur suscite l’intérêt des ministères de l’Éducation et du Travail qui y voient une alternative à l’alternance. "Dans nos ateliers pratiques, nos élèves se font la main sur des systèmes qui ne sont reliés à rien. La ligne de production de pellets va amener du concret et de la motivation. Et, comme en entreprise, les confronter à des exigences économiques", commente Benoit Quintard, enseignant et pilote du projet.
Des interactions entre cursus et acteurs locaux
L’activité créée avec les CAP va aussi générer une dynamique locale, affirme Benoit Quintard. "Les BTS en maintenance vont récupérer les données pour la gestion de l’humidité et fiabiliser la ligne de production. Des Bac pro vont s’occuper, selon leur cursus, d’une partie de la maintenance, de la comptabilité, de la facturation, du suivi de commercialisation, etc. Entre 80 et 100 élèves de l’établissement et leurs enseignants seront ainsi intégrés au projet." Le lycée mixte d’Évron accueille environ 500 élèves dont 200 en voie professionnelle.
La société coopérative Mayenne Bois Energie va fournir la matière première. Habituellement, la Scic approvisionne dans une démarche durable de grosses chaudières à bois du département. Elle valorise en contrepartie le travail d’entretien des haies d’agriculteurs locaux.
L’association qui gère l’activité réinjectera l’intégralité des fruits des ventes dans les consommables et l’équipement. Ainsi, des BTS en électro-technique devraient se faire la main pour automatiser la ligne, afin d’augmenter la production. "On espère un régime de croisière en 2026 autour de 150 tonnes de pellets", indique Benoit Quintard
Des aides des caisses locales à l’Europe
L’investissement total s’élève à 150 000 euros. Le rectorat de Nantes a versé 36 000 euros dans le cadre d’un appel d’offres "Notre école faisons-la ensemble". La communauté de communes des Coëvrons a soutenu le projet à hauteur de 24 000 euros. Et la caisse locale du Crédit Agricole, qui l’a désigné Projet de l’année et élu parmi les Héros locaux, de 3 500 euros. Le fonds européen Leader a attribué 90 000 euros.