Aube
En difficulté, Le Coq Sportif bénéficie d’un prêt du Comité d’organisation des JO de Paris 2024
Aube # Textile # PME

En difficulté, Le Coq Sportif bénéficie d’un prêt du Comité d’organisation des JO de Paris 2024

S'abonner

Contraint par des pertes "conséquentes" et des ventes "décevantes", le Coq Sportif, implanté à Romilly-sur-Seine dans l’Aube, a fait appel à son client le plus prestigieux pour financer son fonds de roulement.

L’arrivée au capital du groupe Suisse Airesis s’est traduite par des efforts pour développer le Made In France : aujourd’hui, 90 % des matières entrant dans la composition du textile le Coq Sportif sont de source française — Photo : DR

La présentation des comptes de la société mère du Coq Sportif, le groupe suisse Airesis, ne laisse planer aucun doute : il existe "un doute important sur la capacité du groupe à poursuivre son activité". Implanté à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, l’équipementier sportif annonce avoir réalisé un chiffre d’affaires de 121 millions d’euros en 2023, en retrait de 14 % par rapport à 2022. Si la marge des revenus reste la même, à 44 %, l’entreprise accuse un résultat net négatif, à -28 millions d'euros.

Un prêt pour financer le fonds de roulement

Les prévisions de trésorerie pour 2024 et 2025 restant compliquées, le Coq Sportif a obtenu, en mai 2024, de la part du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, un prêt de 2,9 millions d’euros devant permettre de "financer le besoin en fonds de roulement pour cet évènement exceptionnel, spécifiquement pour l’approvisionnement des tenues pour la compétition", détaille Airesis dans son rapport annuel.

De multiples outils financiers mobilisés

Un prêt qui suscite des interrogations sur la capacité du Coq Sportif à assurer la livraison des équipements des athlètes français, soit 370 000 pièces commandées. Car ce prêt n’est pas le seul outil financier mobilisé : l’équipementier a notamment obtenu un report de 24 mois du remboursement de son prêt garanti par l’État obtenu pendant la crise du Covid, ainsi que le report d’échéance de plusieurs dettes fiscales dues en 2023 auprès de l’État français. La bienveillance de certains fournisseurs a aussi été sollicitée, afin de "décaler le paiement de certaines échéances sur l’exercice 2024", précise l’entreprise. Outre des apports réguliers par Airesis, pour un total de près d’un million d’euros sur le premier semestre 2024, le Coq Sportif a réussi à renouveler sa ligne de crédit nécessaire au financement de son stock, pour un montant de 18 millions d’euros, jusqu’en juin 2025.

Vers un regain d’activité lié au JO ?

Déjà en 2023, pour honorer les commandes et financer ses investissements, l’entreprise avait multiplié les sources de financements : une rallonge de 5 millions d’euros apportée par Airesis au cours du premier semestre 2023, un nouveau prêt garanti par l’État d’un montant de 10 millions d’euros en août 2023. Pour autant, l’entreprise continue à anticiper un regain d’activité. "Pour l’exercice 2024, le groupe prévoit une progression significative du chiffre d’affaires, tirant bénéfice des investissements de 2023, et de la forte visibilité liée aux Jeux Olympiques de Paris 2024", indique un communiqué.

Soutien sur 12 mois de la maison mère

Un vœu pieux ? Le groupe indique à ses actionnaires qu’il lui sera possible de dégager un "Ebitda positif sur l’activité 2024", en s’appuyant notamment sur la croissance enregistrée à fin mai 2024, soit une progression de 15 % des ventes par rapport à l’exercice précédent. Une croissance tirée essentiellement par les accessoires, secteur qui progresse de 21 % par rapport au budget prévisionnel et de 339 % par rapport à l’activité enregistrée au cours de l’exercice précédent.

Le 28 juin, l’actionnaire majoritaire d’Airesis s’est engagé à soutenir la holding et ses filiales, dont le Coq Sportif, pour leur "apporter le financement nécessaire au respect de leurs engagements au moins sur les douze prochains mois".

Aube # Textile # PME