Elyse Energy ambitionne de produire des électro-carburants à Fos-sur-Mer
# Chimie # Transition énergétique

Elyse Energy ambitionne de produire des électro-carburants à Fos-sur-Mer

Avec le projet NéoCarb, la jeune société lyonnaise Elyse Energy envisage de produire des e-carburants sur la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. La mise en service industrielle interviendrait en 2030 pour un investissement d’un milliard d’euros.

Un site de 51,3 hectares a été sécurisé sur les terrains du port de Marseille Fos, pour le projet NéoCarb — Photo : D.R.

Nouveau projet de giga usine sur le port de Marseille Fos. La société lyonnaise Elyse Energy, qui conçoit, développe, finance, construit et opère des unités de production de carburants durables, vient de présenter son projet, baptisé NéoCarb, de plateforme de production d’e-carburant qui envisage de s’installer sur 51,3 hectares sur le site industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer. Un projet en plusieurs phases, comme l’explique Pascal Pénicaud, le dirigeant de la jeune entreprise née en 2020 et qui compte d’ores et déjà 70 salariés : "Notre ambition est de fabriquer des carburants durables à partir de CO2 recyclé et d’hydrogène vert que nous produirons sur place, explique-t-il. Dans un premier temps pour le transport maritime et, ensuite, dans une deuxième phase, pour le transport aérien".

Un projet mûri depuis plus de deux ans afin de sécuriser les terrains, les raccordements électriques, de réaliser les inventaires de biodiversité, de faire les études de risque vis-à-vis des voisins industriels…

Produire 100 000 tonnes d’e-méthanol

À court terme, la plateforme d’Elyse Energy produira du e-méthanol, qui sera donc destiné à la décarbonation du transport maritime, avant de déployer par la suite une unité de conversion de ce e-méthanol afin de produire du e-kérosène, qui, lui, sera utilisé par le secteur du transport aérien. L’objectif est de produire dans un premier temps environ 100 000 tonnes d’e-méthanol, en utilisant près de 300 000 tonnes de CO2 recyclés.

"Ce projet fait particulièrement sens ici, à Fos-sur-Mer. Ce territoire, fortement industriel depuis les années 1950 est aujourd’hui dans une logique de renouvellement industriel par la décarbonation. Notre projet permet de contribuer à décarboner des usages "lourds", comme le transport maritime, puis le transport aérien. Par ailleurs, notre activité contribuera à générer et consolider un flux portuaire d’environ un demi-million de tonnes par an".

1 milliard d'euros

L’investissement prévu est évalué à un milliard d’euros et devrait contribuer à la création d’une centaine d’emplois directs et de 500 emplois indirects. Selon l’échéancier présenté par Pascal Pénicaud, la concertation préalable pourrait être menée à l’automne 2024 pour un dépôt de permis de construire à la fin 2025.

Décision finale prise en 2027

La décision finale d’investissement n’interviendrait ensuite qu’en 2027 pour une mise en service industrielle en 2030. "Nous devrions apporter au projet environ 300 millions d’euros de fonds propres, entre Elyse et les fonds d’investissement qui nous soutiennent. Il nous restera 700 millions d’euros à réunir au travers de crédits bancaires. C’est le travail que nous devons mener sur les deux prochaines années", poursuit le dirigeant.

Un autre projet sur le site isérois d’Elyse Energy

Le site devrait s’étendre au cœur de la plateforme Piicto (qui regroupe une quinzaine de sites industriels, dont certains classés Seveso), sur la zone nord du site Asco Fields. Un positionnement qui lui permet d’être raccordé aux différents pipelines permettant ensuite la distribution des carburants. "Nous avons quatre projets en cours en France et quatre autres en Europe, en Espagne et au Portugal. En France, nous sommes notamment présents en Isère, à Salaise-sur-Sanne, où nous devrions mettre en service en 2028 une unité de production d’e-méthanol grâce à du CO2 capté sur l’usine Lafarge du Teil", ajoute encore Pascal Pénicaud. Un projet quant à lui, chiffré à 700 millions d’euros pour 150 000 tonnes d’e-méthanol par an.

Fos-sur-Mer Lyon # Chimie # Transition énergétique # Investissement