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Ekinops inaugure son nouveau siège à Lannion et se montre optimiste pour l’avenir
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Ekinops inaugure son nouveau siège à Lannion et se montre optimiste pour l’avenir

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Ekinops, qui fournit des solutions de télécommunication aux entreprises, a inauguré le 24 mai son nouveau siège à Lannion. Ce bâtiment réhabilité accueille 100 salariés mais pourrait en abriter le double, preuve de l’optimisme de la société, qui entend profiter du rebond de son secteur. Et qui devrait procéder à une croissance externe.

De g à d : Jean-Luc Pamart et François-Xavier Ollivier, les deux créateurs d’Ekinops, Didier Brédy, PDG, et Patrice Guégan, directeur du site lannionnais, lors de l’inauguration du nouveau siège de l’ETI, le 24 mai 2024 — Photo : Matthieu Leman

Ekinops (129,1 M€ de CA en 2023, 550 salariés) a inauguré le 24 mai son nouveau siège social à Lannion, ville où le fournisseur de solutions de télécommunication pour les entreprises est né en 2003. L’occasion également de fêter, avec un peu de retard, les 20 ans de l’entreprise cotée.

Un édifice existant réhabilité

Le bâtiment de 3 400 m², extensible à 3 700 m², n'est pas une construction mais la réhabilitation d’un édifice existant, dont a été conservée la structure.

L’ensemble appartient à la collectivité publique Lannion Trégor Communauté (LTC) qui y a investi 5,3 millions d’euros, nouvelle preuve d’un "modèle unique d’engagement auprès des entreprises, a souligné Gervais Egault, président de LTC lors de l’inauguration. Nous avons acquis ce bâtiment en 2020 et les études de réhabilitation ont commencé en 2022, en suivant les demandes d’Ekinops."

La réalisation a été adaptée aux normes environnementales. La chaleur générée par les baies (armoires) de télécommunication est, par exemple, réutilisée pour chauffer les lieux, tandis que des panneaux photovoltaïques viendront à la fin de l’année assurer 30 % de la consommation du site.

Une société sauvée en 2013

L’inauguration des lieux a été l’occasion de retracer l’histoire de l’entreprise dont le responsable du site lannionnais est Patrice Guégan. "En 2012, nous avons failli mourir. Nous n’avions plus de cash et nous perdions de l’argent", révélait Didier Brédy, PDG de l’ETI, qui a été appelé en 2005 par les créateurs de l’entreprise, François-Xavier Ollivier (récemment parti en retraite) et Jean-Luc Pamart (aujourd’hui vice-président engineering) pour prendre sa tête. C’est la suggestion d’un fonds - Odyssée Venture - d’introduire la société en Bourse -ce qu’elle a fait en 2013- qui a sauvé la société costarmoricaine. De 2013 à 2017, Ekinops a ainsi connu une forte croissance, notamment avec l’acquisition de la société de solutions de commutation et de routage OneAccess, qui réalisait trois fois plus de chiffre d’affaires qu’elle. "Nous sommes passés d’un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros à 60 millions d’euros", s’est souvenu Didier Brédy. 2017 est également l’année où Aleph Capital et BPI France, actionnaires principaux d’Ekinops, sont entrés à son capital. "Il nous a fallu 10 ans pour atteindre 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et 20 ans pour passer à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires", a rappelé François-Xavier Ollivier. "Je fais le pari que dans 10 ans, Ekinops atteindra le milliard d’euros."

François-Xavier Ollivier et Jean-Luc Pamart ont créé Ekinops en 2003, à Lannion — Photo : Matthieu Leman

De nouveaux recrutements à Lannion

En attendant, le nouveau siège d’Ekinops, qui comprend la majeure partie des équipes consacrées à la branche Transport Optique, accueille 100 salariés mais avec l’espace suffisant pour en accueillir le double. "Nous avons beaucoup recruté en 2023 et en début d’année sur Lannion et nous allons continuer", a annoncé Didier Brédy.

La production des cartes électroniques étant externalisée (à Lannion, les systèmes, ensembles de cartes, sont testés et configurés), les recherches sont principalement orientées vers les ingénieurs. Une quête difficile. "Pour certains, Lannion se trouve au bout du monde et la forte connotation télécoms du territoire fait craindre que les conjoints ne trouvent pas d’emploi dans leur branche", expliquait Chantal David, responsable des ressources humaines. Didier Brédy, basé dans les bureaux franciliens, a également expliqué l’absence de commerciaux sur le site lannionnais par l’absence de liaison aérienne régulière entre Lannion et Paris, sachant que l’entreprise compte également des implantations en région parisienne et dans plusieurs pays du monde, l’export représentant plus de 60 % du chiffre d’affaires.

Didier Brédy est le PDG d’Ekinops — Photo : Matthieu Leman

Croissance attendue aux USA

Si Ekinops compte faire grossir ses rangs à Lannion et ailleurs, c’est que la société costarmoricaine a l’ambition de grandir encore. Une ligne de financement de 100 millions d’euros, annoncée en juillet 2023, devrait servir à une ou des opérations de croissance externe. "Un axe très important pour nous", a assuré Didier Brédy. Du côté de la croissance organique, aux USA, où l’ETI réalise 25 % de son chiffre d’affaires, un programme pesant 43 milliards de dollars (Bead) vise à équiper de la fibre les coins les plus reculés du pays. "Cela va nous amener beaucoup de croissance là-bas", a estimé Didier Brédy.

Performance de l’activité Transport Optique

Après une année 2023 difficile, où les clients de l’entreprise avaient réduit leurs achats à cause de leur niveau élevé de stock, Ekinops se montre donc optimiste pour son avenir. "Nous disposons d’un bilan et d’une base clients très sains. Nous faisons mieux que le marché quand c’est difficile, nous ferons mieux quand ça va rebondir", s’est félicité le dirigeant qui a foi en l’avenir, en s’appuyant sur l’exemple de la performance de l’activité Transport Optique, en hausse de 26 % en moyenne par an depuis 2018.

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