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Coriolis Composites lauréat du trophée Transformation technologique d’Entreprise du Futur
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Coriolis Composites lauréat du trophée Transformation technologique d’Entreprise du Futur

L’entreprise du Morbihan est devenue en l’espace de 25 ans un des leaders mondiaux du marché des pièces en composite pour l’aviation et l’aérospatiale. Grâce à sa capacité d’innovation.

Clémentine Gallet, présidente de Coriolis Group — Photo : Coriolis Group/Legoupil

En partenariat avec Le Journal des Entreprises, Entreprise du Futur vient de récompenser, ce mercredi 3 juillet 2024 à Lyon, six entreprises françaises qui ont réussi se réinventer, renaître ou révolutionner leur marché. Parmi elles, Coriolis Composites lauréat du trophée Transformation technologique.

"Pendant cinq ans, nous avons fermé les portes et fonctionné en mode garage", confie Clémentine Gallet, la présidente de Coriolis Composites. De 1999 à 2004, en effet, la dirigeante et son compagnon Alexandre Hamlyn - comme elle ingénieur en génie mécanique - planchent en huis clos sur le développement de curieux robots, achetant les pièces au magasin de bricolage du coin.

Question de discrétion. "Notre marché était dominé par trois Goliaths industriels. Et nous étions à peine un David. Nous avons mûri notre projet dans l’ombre, en protégeant immédiatement nos découvertes par des brevets, et en investissant nos premiers bénéfices dans la défense de ces brevets. C’était le prix à payer pour percer sur un marché aussi concurrentiel et stratégique", explique Clémentine Gallet.

Un leader mondial

Deux cents brevets plus tard, Coriolis Composites est l’un des leaders mondiaux du robot producteur de pièces composites pour l’aviation et l’aérospatiale. Clémentine Gallet, la PDG, son mari Alexandre Hamlyn, vice-président innovation, et leur camarade d’école Yvan Hardy, chief technical officer (CTO), ont bâti une entreprise, installée à Lorient, qui emploie 120 salariés pour un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros, dont 70 % réalisés à l’export.

Une offre sur mesure

Coriolis Composites a implanté trois filiales en Allemagne, en Chine, aux États-Unis, et vend ses solutions aux plus grands constructeurs. Dont Airbus, Ariane Group, Collins Aerospace, Comac – premier avionneur chinois - Dassault Aviation et Safran. "Nous nous distinguons par les logiciels, fournis avec les robots, qui permettent à un constructeur de concevoir, de modéliser et de simuler précisément les propriétés physiques et mécaniques de la pièce dont il a besoin. Puis de réaliser celle-ci par fabrication additive, avec une solution robotique flexible, facile à déployer, sur le modèle des bras automatisés dans une usine automobile", précise Clémentine Gallet.

La course à l’allègement

Dans un secteur aéronautique focalisé sur la décarbonation, donc sur l’allègement des avions, les robots ultra-précis de Coriolis Composites font la différence. Ils sont capables de produire sur-mesure, rapidement et d’un seul tenant les éléments composites XXL - aile, fuselage, nacelle de moteur… - qui remplacent progressivement les alliages métal, avec un gain majeur en matière de poids, de résistance à la corrosion, d’assemblage et d’entretien. "L’allègement des appareils est loin d’avoir atteint ses limites. La fabrication additive de composites devrait intervenir à grande échelle dans la prochaine génération d’avions décarbonés", observe Clémentine Gallet. Autant dire que la PME lorientaise est parée au décollage.

Nouveau décollage

Après avoir frôlé le crash, en 2020, quand la pandémie de Covid-19 a cloué au sol l’aéronautique mondiale et supprimé 40 % de son chiffre d’affaires. "Nous nous en sommes sortis en allant voir nos clients et nos partenaires, un par un, pour arracher des bouts de contrats supplémentaires et consolider notre feuille de route", se souvient la dirigeante. Ce qui ne tue pas rend plus fort et, dans le cas de Coriolis, encore plus léger.

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