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Conjoncture : l’Adira invite à la prudence malgré la vague d’investissements qui s'abat sur l’Alsace
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Conjoncture : l’Adira invite à la prudence malgré la vague d’investissements qui s'abat sur l’Alsace

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L’agence de développement économique d’Alsace continue de surfer sur une vague d’investissements massifs à l’image des futures implantations de Microsoft et de Blue Solutions. Pour autant, l’Adira appelle à la prudence en vue d’un possible "retournement" de la conjoncture.

En 2023, Lilly France décidait d’investir 160 millions d’euros sur son site de production de Fegersheim pour produire un nouveau médicament contre le diabète. L'an dernier, l'agence de développement économique alsacienne Adira a accompagné 423 nouveaux projets — Photo : Lilly

L’agence alsacienne de développement économique (Adira) a communiqué son rapport d’activité pour 2023, qui englobe également ce début d’année, en marge de son assemblée générale qui s’est déroulée, ce jeudi 6 juin, à Colmar. "Nous continuons sur une belle dynamique qui apporte des emplois et de la valeur sur l’ensemble du territoire", s’est félicité Laurent Riche, président de l’Adira, depuis le 5 décembre dernier et pour un mandat de deux ans suite à un changement de gouvernance. "On remarque une forme de relocalisation d’activités au plus près des outils de production", a-t-il poursuivi en désignant les projets de Liebherr et de Soprema.

Laurent Riche : "Il y a un effet d’entraînement"

En 2023, l’agence a accompagné 423 nouveaux projets dont 232 estampillés "sûrs ou réalisés" ayant généré ou maintenu 4 775 emplois pour près de 2,5 milliards d’euros d’investissements. Un chiffre qui a déjà doublé au cours des cinq premiers mois de l’année 2024 à la faveur des annonces des futures implantations de Microsoft, qui projette de construire un centre de données nouvelle génération à Petit-Landau (Haut-Rhin) pour un montant oscillant entre 2 et 2,5 milliards d’euros, et de Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, qui compte produire à l’horizon 2030 ses batteries solides du futur dans une gigafactory à proximité de Mulhouse pour 2,2 milliards d’euros avec la création de 1 500 emplois à la clé. D’autres acteurs historiques du territoire comme Hager, Mars ou encore Novartis et Essity ont également profité du dernier sommet "Choose France" pour communiquer sur leurs investissements massifs. "Il y a un effet d’entraînement", salue M. Riche dans le contexte global de réindustrialisation de la France.

Décarboner et digitaliser comme leviers de l’investissement

Si l’Alsace est plébiscitée, comme la Moselle et les Ardennes à l’échelle du Grand Est, pour sa situation géographique à la croisée des marchés français et nord européens ainsi pour que son tissu économique, les enjeux de décarbonation et de digitalisation semblent être les autres ressorts qui justifient de tels investissements aux yeux de l’Adira.

Des voyants bientôt à l’orange ?

Pour autant, si les voyants clignotent au vert, l’agence se montre prudente face à un risque de retournement économique. "Les chefs d’entreprise gardent le moral mais on voit bien que les trésoreries sont basses, que leurs chiffres d’affaires ont tendance à stagner et que les carnets de commandes commencent à être atones", signale Laurent Riche.

Réduction des effectifs intérimaires

Dans son rapport d’activité, l’Adira mentionne également "la réduction des volants d’intérimaires" qui pourraient entraîner de futures réductions de personnel. Mais pas de quoi signifier une baisse d’activité pour les 35 salariés de l’agence économique qui effectue également des actions de soutien à destination des EPCI, gère la marque "Alsace" et ses multiples déclinaisons tout en créant du lien entre les divers acteurs économiques au travers de plusieurs événements. Chiffré à 4,48 millions d’euros, le budget de la plus ancienne agence de développement économique de France va croître de 2,1 % en 2024.

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