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Baptiste et Karline Hamain, dirigeants de Pimpant : "Notre credo, c’est de travailler moins mais mieux"
Calvados # Biens de consommation # RSE

Baptiste et Karline Hamain, dirigeants de Pimpant : "Notre credo, c’est de travailler moins mais mieux"

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Implantée à Dives-sur-Mer, en Normandie, l’entreprise Pimpant (anciennement Juliette), fabricant de produits d’hygiène, a fait de la RSE et du bien-être de ses salariés, son cheval de bataille. La PME normande a notamment mis en place la semaine de quatre jours et la possibilité d’opter pour le 100 % télétravail.

Pour Karline et Baptiste Hamain, dirigeants de Pimpant, "la semaine de 4 jours ne permet pas seulement de rallonger les week-ends mais aussi d’ajouter une soupape d’une journée supplémentaire pour se ressourcer" — Photo : DR

Pour Karline et Baptiste Hamain, fondateurs de l’entreprise Pimpant à Dives-sur-Mer dans le Calvados, on ne lésine pas sur le bien-être des salariés. Dans leur société normande, spécialisée dans la production de produits d’hygiène et de santé fabriqués en France, le couple de dirigeants a mis en place la semaine de quatre jours, le 100 % télétravail mais aussi l’actionnariat salarié. Karline et Baptiste avouent croire "dur comme fer" à une certaine vision du travail du futur. "Notre credo, c’est de travailler moins mais mieux. Nous avons décidé de revoir notre rapport au temps dans l’entreprise et notre vie privée. L’objectif est d’avoir plus de temps pour la créativité, le bien-être et l’équilibre de vie. Nous voulons être à la pointe, inspirer et continuer d’attirer d’autres talents",

Une organisation autonome des équipes

Aujourd’hui, sur les 22 salariés de l’entreprise, quatorze sont en télétravail. Toute l'équipe est passée à la semaine de quatre jours: les non-cadres passent de 35 heures sur 5 jours à 32 heures sur quatre, et les cadres ont un jour de plus par semaine, à salaire égal. "Nos collaborateurs en présentiel sont autonomes quant à l’organisation de leur travail. Nous n’intervenons pas, ils s’arrangent entre eux. Ce qui importe, c’est la relation de confiance qui existe au sein de l’entreprise", précise le dirigeant qui reconnaît que s’il y a eu quelques "couacs" au démarrage de la mise en place de la semaine de quatre jours, "l’équilibre s’est rapidement installé de façon naturelle. Ce qui compte, c’est que les commandes passées avant midi soient envoyées le jour même. Les personnes qui travaillent en présentiel organisent eux-mêmes leur roulement pour que la chaine de production soit assurée quotidiennement. Pour les personnels en télétravail, ils ont le choix entre prendre leur mercredi ou leur vendredi et ils peuvent changer de jour toutes les semaines".

En pratique, chaque salarié indique son jour off dans un agenda commun pour que tout le monde puisse être au courant des absences des uns et des autres et s’organiser en conséquence. "Certains prennent le mercredi pour être avec leurs enfants, d'autres préfèrent rallonger leur week-end" détaille le dirigeant. Par ailleurs, à chaque fin de mois, les salariés doivent répondre à un questionnaire qui permet à la direction de savoir ce qui pourrait (ou pas) être amélioré dans l’organisation du travail.

Cinq mois de test avant l’adoption définitive

Avant d’adopter définitivement la semaine de quatre jours, l’entreprise a procédé à une période de test durant cinq mois et mis en place des outils pour mesurer les résultats. Comme le NPS (Net Promoter Score), une note qui permet de connaître le niveau de satisfaction de l’équipe de manière globale. Ou le 1 & 1, un temps dédié à chacune des personnes de l’équipe pour discuter d’elle, de son bien-être, ses frustrations, de ses perspectives d’évolution. "Nous avons également programmé une rétrospective régulière, au cours de laquelle on demande aux membres de l’équipe de réfléchir sur ce qu’ils ont aimé des derniers mois, ce qui les a manqués et ce qu’on pourrait faire mieux, indique Baptiste Hamain. Au terme de la période de test, nous avons enregistré plus de positif que de négatif : la productivité, le bien-être l’ont emporté sur la difficulté, au départ, de gérer ses priorités et sur le stress de faire ses tâches en quatre jours au lieu de cinq."

Retrouver un équilibre de vie

Même le passage à l’émission "Qui veut devenir mon associé" le 7 février 2024, et les quelques doutes sur l’organisation de leur entreprise des quatre investisseurs potentiels (Tony Parker, Anthony Bourbon, Marc Simoncini, Éric Larchevêque, et Stéphanie Delestre) n’ont pas entamé leur volonté de proposer des règles de travail souples à leurs salariés. "Nous sommes passés pour des babas cool devant deux millions de personnes par rapport à notre approche du travail, ils nous ont pris pour des dirigeants qui travaillent en tongs. Mais la réalité, c’est que depuis le début, nous avons allié performance et bien-être au travail", assène Baptiste Hamain.

Pour le dirigeant, "la semaine de 4 jours ne permet pas seulement de rallonger les week-ends mais aussi d’ajouter une soupape d’une journée supplémentaire pour se ressourcer".

Boostée après son passage sur M6, Pimpant affiche une belle croissance : 1,1 million de chiffre d’affaires en 2022 et 3,5 millions d’euros en 2023, dont 80 % émanent des ventes e-commerce. L’entreprise voit déjà plus grand, et doit inaugurer sa nouvelle usine de production en septembre prochain à Dives-sur-Mer. Le couple ambitionne d’en faire un "éco-lieu" sur deux étages, "un lieu ouvert" au public avec notamment un espace dédié aux enfants et aux écoles ainsi qu’un jardin en permaculture…

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