S’il ressemble par son design futuriste au mythique casque des Daft Punk, le Visarc conçu et fabriqué par l’entreprise d’équipement de protection électrique Penta (620 salariés ; 110 M€ de CA en 2023), une business unit du groupe drômois Novarc (1 500 salariés), est bien plus qu’un déguisement. Ce produit doublement breveté qui a nécessité 4 ans de R & D représente ainsi une petite révolution pour les professionnels de l’électricité.
Un casque doublement breveté
Dévoilé en mai dernier par la société drômoise, le Visarc est en effet le premier casque d’électricien pouvant embarquer des fonctions électroniques. Grâce à un système de fixation intégré, une lampe frontale, une batterie supplémentaire ou un détecteur de champ électrique peuvent ainsi être installés sans avoir recours à un système d’accroche additionnel. "Jusqu’à présent, les électriciens qui interviennent très souvent de nuit, s’éclairaient avec une simple lampe frontale accrochée avec un élastique par-dessus leur casque", explique Christophe Lay, directeur de la R & D chez Penta. Autre innovation de ce casque : un écran facial protecteur dont la technologie brevetée améliore la précision du travail effectué, tout en réduisant la fatigue oculaire. "Dans ce genre de métier à haut risque, tout ce qui apporte du confort à l’électricien est crucial pour sa sécurité", explique encore Christophe Ray. Enfin, un bouclier également breveté et remplaçant les habituelles protections textiles permet aux techniciens de se prémunir du risque d’arc électrique, ces décharges élevées généralement provoquées par un court-circuit.
Une nouvelle unité de production dédiée
Pour développer ce casque novateur, l’entreprise Penta, dont le siège est situé à Malataverne a investi 1 million d’euros comprenant la construction d’un nouveau site de production dédié de 400 m². "Depuis sa création en 1993, Penta a toujours procédé par croissance externe ou organique avec l’objectif d’être présent sur l’ensemble de la boîte à outils de l’électricien", explique encore le directeur de la R & D. "Nous avons une vraie ambition industrielle avec ce casque que nous avons souhaité fabriquer en interne. C’est la première fois que nous allons produire sur notre site un EPI (équipement de protection individuelle) de catégorie III", poursuit Christophe Ray. Les EPI de catégorie III concernent les équipements où le risque est mortel en cas de défaillance du produit. L’entreprise a ainsi rigoureusement sélectionné des matériaux pour leur résistance aux conditions extrêmes et leur capacité d’isolation électrique. "Nous avons l’ambition de vendre notre casque partout dans le monde et avons donc fait en sorte qu’il réponde aux normes internationales", poursuit le dirigeant. Un laboratoire dédié aux essais d’impact, d’absorption des chocs et de résistance électrique a été installé en sortie de chaîne.
La protection électrique, un marché prometteur
Penta prévoit de fabriquer quelques milliers de casques dès la rentrée prochaine. Soit quelques points de pourcentage de son activité. "Nous avons 15 000 références dont 80 % sont fabriquées au sein de nos 16 usines. Jusqu’à présent nous sourcions les casques d’électricien", poursuit Christophe Lay. Le marché de la sécurité électrique devrait néanmoins continuer de progresser, porté par la montée en puissance des énergies renouvelables et la mobilité électrique. Le Visarc, qui ne possède pour l’instant pas d’équivalent sur le marché a donc de beaux jours devant lui.
