Ascometal : le tribunal examine l’offre de reprise du fonds d’investissement Greybull
# Industrie # Reprise

Ascometal : le tribunal examine l’offre de reprise du fonds d’investissement Greybull

S'abonner

La chambre commerciale du tribunal de Strasbourg rendra son verdict le 8 juillet 2024, pour la reprise des sites d’Ascometal. Une seule offre reste sur la table : celle du fonds d’investissement Greybull, qui souhaite diversifier les activités d’Ascometal.

Le site Ascometal d’Hagondange — Photo : Ascométal

Suite aux retraits successifs des offres de reprise d’Ascometal France par l’aciériste italien Venete et par le groupe Europlasma, la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg a examiné la candidature du dernier potentiel repreneur ce vendredi 28 juin 2024. Il s’agit du fonds d’investissement Greybull, spécialisé dans les acquisitions et les redressements d’entreprises en difficulté.

Le tribunal a mis en délibéré la décision, qui sera rendue le 8 juillet 2024. "Tous les organes de la procédure ont rendu un avis favorable à la reprise par Greybull", annonce Yann Amadoro, délégué CGT. Fabricant d’aciers spéciaux, Ascometal livre les secteurs de l’automobile, de la mécanique, ou encore de l’énergie.

Les syndicats sont favorables au projet de Greybull

Dans un avis du CSE d’Ascometal, présenté à l’audience du 28 juin 2024, les syndicats se sont dits "favorables à la reprise de l’ensemble du périmètre énoncé par le candidat". L’offre de Greybull comprend la reprise de l’ensemble des salariés d’Hagondange en Moselle (450 salariés), de Custines en Meurthe-et-Moselle (70 salariés), du Marais dans la Loire (70 salariés), de Leffrinckoucke dans le Nord, et du centre de recherche CREAS en Moselle. Concernant la holding, le plan prévoit la non-reprise de 23 salariés.

"L’offre de Greybull prévoit un certain nombre d’investissements sur nos outils afin de créer une synergie industrielle entre le site d’Hagondange et celui des Dunes (à Leffrinckoucke, dans le Nord, NDLR)", explique le CSE d’Ascometal. En effet, le fonds de retournement envisage de mettre en place une voie lingots à Hagondange et la remise en service du laminoir du site de Leffrinckoucke. "La mise en œuvre de ce projet permettra non seulement de diversifier nos carnets de commandes, aujourd’hui trop dépendants de l’automobile, mais également de bénéficier d’une filière intégrée entre ces deux usines. Nous sommes confiants sur le fait que ce schéma nous permettra d’accéder à de nouveaux marchés, notamment celui de l’armement", poursuit le CSE d’Ascometal.

Plusieurs points d’inquiétude

Pour autant, le CSE d’Ascometal évoque plusieurs points de vigilance, expliquant disposer de "très peu d’informations sur l’avenir et l’évolution de nos marchés actuels", et dénonçant une absence de visibilité sur la stratégie de Greybull, sur la montée en puissance de ses investissements et sur la gestion de la période transitoire. Par ailleurs, Greybull a émis plusieurs conditions suspensives à son offre de reprise, concernant notamment l’obtention de financements publics.

À ce titre, la Région Grand Est a fait part de sa volonté de soutenir la reprise des sites d’Ascometal, en mettant notamment sur la table un prêt sans garantie et pouvant atteindre 5,3 millions d’euros avec un taux de 4 %. L’État avait également montré son engagement, en se proposant d’entrer au capital de Venete par l’intermédiaire de Bpifrance, d’après les annonces du Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) aux syndicats.

Grand Est Auvergne Rhône-Alpes Nord # Industrie # Métallurgie # Reprise