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Après les JO, Fil Rouge mise sur les uniformes scolaires
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Après les JO, Fil Rouge mise sur les uniformes scolaires

FIl Rouge se positionne aujourd’hui sur le marché des uniformes scolaires dont elle a décroché des marchés dans les Alpes-Maritimes et à Aix-en-Provence. L’entreprise marseillaise, créée en 2014, souhaite poursuivre sa croissance et son industrialisation après l’opération qu’elle a menée depuis l’automne 2023 pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.

L’entreprise Fil rouge dispose de 3 500 m² d'atelier dans la Cité phocéenne — Photo : D.Gz.

Après le marché des tenues des volontaires des Jeux Olympiques, auquel elle a livré ses dernières pièces fin juin, la société de production textile marseillaise Fil Rouge, qui réalise un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros, mise désormais sur les uniformes scolaires afin de poursuivre le développement de son outil industriel qui a vu le jour en 2014 dans la Cité phocéenne, créé par Jean-François Aufort. Entre insertion et made in France, l’atelier de confection, qui regroupe aujourd’hui 250 salariés (dont 150 en insertion) répartis sur 3 500 m² dans les locaux d’une ancienne minoterie de La Capelette, a en effet, au fil des années, intégré l’ensemble du processus industriel, de la coupe des tissus au marquage final des habits.

Le marché des uniformes scolaires

Fil Rouge a ainsi choisi de se positionner sur les marchés des uniformes scolaires, qu’elle a remportés pour le département des Alpes-Maritimes, soit 20 000 pièces à réaliser et pour les écoles d’Aix-en-Provence, soit 7 000 pièces. "L’important est de nous installer sur ces marchés. Si, dans deux ans l’expérimentation est généralisée, nous aurons déjà montré ce que nous sommes capables de faire". Fil Rouge est ainsi actuellement en train de monter un projet pour créer une plateforme pour les uniformes avec code d’accès afin que les établissements puissent commander leurs réassortiments en direct.

Des tarifs similaires à la Chine

"L’industrie textile souvent délocalisée pourrait revenir en France. Nous formons en permanence des gens et nous avons mis en place des chaînes réellement industrielles afin d’accroître la rapidité de fabrication, donc faire du volume, et ainsi pouvoir proposer des tarifs attractifs. S’il faut deux heures pour fabriquer un tee-shirt, il est clair que le made in France ne peut pas tenir. Mais, en revanche, pour faire vivre un atelier industriel, il nous faut d’importantes commandes. Il faudrait que de grandes entreprises de la Région Sud pensent à nous. Nous pouvons avoir des tarifs similaires à ceux pratiqués en Chine, tout en proposant plus de souplesse dans le réassort, en misant sur les circuits locaux et en réduisant l’empreinte carbone. Il ne faut pas que notre croissance s’arrête aux JO ", précise la dirigeante.

103 000 pièces pour les JO

De septembre 2023 à fin juin 2024, Fil Rouge a en effet fabriqué 103 000 pièces pour le compte de Decathlon pour le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques. " Decathlon a décroché le marché et cherchait des façonniers. Ils ont réparti la commande de 250 000 pièces en quatre ateliers et nous avons fabriqué les tee-shirts destinés aux 45 000 bénévoles ", explique Annie Carrai, directrice du développement de l’entreprise, pour qui l’opération des JO est la preuve que le made in France est possible dans le textile à des prix raisonnables à condition de disposer de volumes suffisants. Quarante personnes ont été recrutées par l’entreprise à cette occasion et près de 50 000 euros ont été investis dans de nouvelles machines.

Miser sur les circuits courts

L’entreprise travaille également pour la société à mission Protectus, basée à Marseille, qui développe des produits textiles innovants destinés à des usages professionnels en milieu sensible, comme les blocs opératoires et les salles blanches, pour laquelle elle réalise des pantalons et des blouses de bloc lavables et réutilisables. "Nous sommes sur des produits sensibles, marqués par des puces Rfid et nous réalisons en moyenne 3 000 pièces par mois". Une opération qui souligne l’importance des circuits courts et de l’économie circulaire. Annie Carrai envisage également des perspectives de croissance grâce à la Loi antigaspillage Agec qui, en 2026, contraindra les entreprises à avoir recours à de la production en circuits courts. "Certains grands distributeurs commencent à y réfléchir…"

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