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Après le rachat de Terreal, Wienerberger se déploie dans l’Hexagone et veut accélérer dans le solaire
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Après le rachat de Terreal, Wienerberger se déploie dans l’Hexagone et veut accélérer dans le solaire

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Cent jours après l’officialisation de l’acquisition de Terreal par Wienerberger dont le siège social France est basé près de Strasbourg, le directeur général de la nouvelle entité en France Frédéric Didier précise le périmètre du groupe, ses ambitions notamment dans le solaire, et ses intentions en matière de décarbonation. Le tout sur un marché du BTP en net repli.

Frédéric Didier, directeur général, et Jean-Baptiste Fayet, directeur général adjoint — Photo : Julien Faure

Cent jours après l’officialisation de l’acquisition des activités de Terreal, spécialisée dans la couverture de bâtiment en France, Allemagne, Italie, Espagne et aux États-Unis par le spécialiste de la tuile et brique en terre cuite autrichien Wienerberger, Frédéric Didier, le directeur général de la nouvelle entité en France, a précisé le périmètre du groupe, ses ambitions sur un marché sous contrainte, et ses intentions, notamment en matière de décarbonation.

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Passé sous contrôle de ses anciens créanciers Park Square Capital, Goldman Sachs Asset management et Barings en 2013, Terreal (dont le siège social est à Suresnes) a donc rejoint le giron de l’autrichien Wienerberger en mars 2024. En France, la dot de Terreal se porte à 476 millions d’euros de chiffre d’affaires, 17 sites et 1 520 collaborateurs. Wienerberger (dont le siège social France est basé à Achenheim près de Strasbourg en Alsace), pèse donc désormais 693 millions de chiffre d’affaires cumulé pour 2 300 collaborateurs dans l’Hexagone (4,2 Md€ de CA monde ; 20 000 employés). Il se déploie en France sur 25 sites dont trois en Alsace, exploite désormais 37 carrières et anime deux centres de recherche et développement.

"Le photovoltaïque est une grande source de croissance"

Grâce à ce rapprochement, le groupe souhaite conforter sa position et devenir le leader de la couverture, structure et façade sur le marché français et européen tout en se développant dans le solaire. "Le photovoltaïque est une grande source de croissance dans notre stratégie en France", a notamment souligné Frédéric Didier. Le programme "Demain Tous Solaire" autour de solutions et services dédiés dans le photovoltaïque (gamme Solterre) par Terreal est ainsi appelé à venir compléter l’offre Koramic (kit solaire prêt à poser) développée par Wienerberger.

La synergie s’articulera également autour de la mise en place de centres de formation à destination des professionnels du bâtiment et des couvreurs de manière à dynamiser la filière solaire. La conquête de marchés et le déploiement de solutions complémentaires dans la gestion de l’énergie et la gestion de l’eau ont également été évoquées.

La conquête géographique et la démultiplication de la force commerciale

Le rapprochement entre les deux marques procède aussi d’une volonté de conquête géographique. Historiquement implanté en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie, en Ile de France et en Bourgogne-Franche-Comté, Terreal permet à Wienerberger de viser plus au sud : "Nous souhaitions nous développer dans la partie sud de la France, dans la mesure où Wienerberger est historiquement implanté dans le Nord et dans l’Est", a abondé Frédéric Didier.

Les synergies en termes de marchés, de gammes de produits, s’exercent également en matière de force de vente et de fonctions support. La nouvelle entité bénéficie ainsi d’une force commerciale de plus de 100 technico-commerciaux à l’échelle de la France.

BTP : "un atterrissage marqué en 2024"

Le groupe espère également se renforcer sur le marché de la rénovation dans le contexte d’un marché du neuf "en souffrance". "L’atterrissage en 2024 va être marqué. On espère une reprise dans la maison individuelle et le petit collectif au deuxième semestre 2025, avec l’incertitude de la situation politique qui nous perturbe", a estimé Frédéric Didier.

100 millions d’investissement annuels à venir

Malgré les incertitudes, le groupe a néanmoins annoncé un investissement en France de l’ordre de 100 millions d’euros par an, notamment dans l’effort de décarbonation avec l’ambition de réduire les émissions de CO2 de 25 % dès 2026. L’investissement dans un premier four électrique a ainsi été évoqué "dans les quatre ans", sans que sa localisation sur le sol français n’ait été précisée. Concernant les implantations alsaciennes, les sites de Seltz et Betschdorf feront l’objet de réflexions autour de solutions de géothermie profonde ou de pompe à chaleur a-t-il été ajouté.

Impacté par la hausse du prix du gaz, Wienerberger diversifie ses sources d’approvisionnements énergétiques, avec notamment le développement dans la méthanisation (Chagny en Saône-et-Loire) ou l’éolien (Moselle).

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