Depuis près d’un an, Aluminor cherchait une société à racheter. Une acquisition qui lui permettrait "d’aller sur des segments de marché complémentaire", comme le précise Richard Barbett, à la tête de la PMI azuréenne, conceptrice et fabricante de luminaires. L’opportunité l’a conduite à ADM Light (groupe Corep), basé à Bègles, spécialisé dans la fourniture de lampes de bureau pour aménageurs d’espaces de travail et grands comptes. Un segment qu’Aluminor (12 salariés et 20 d’ici fin 2024) n’occupait pas et dont le commercial d’ADM Light - qu’elle vient d’intégrer - va lui ouvrir grand les portes.
Renforcer le chiffre d’affaires
"Nous avons besoin de chiffre d’affaires rapide, reprend le dirigeant, car nous n’avons pas encore récupéré celui d’avant-Covid, ce que nous permet la croissance externe." Aluminor affiche en effet une "très légère progression" par rapport à 2022, à 2,4 millions d’euros, contre plus de 3 millions d’euros en 2019. "ADM Light apportera, a minima, 800 000 euros à 1 million d’euros de chiffre qui va venir compléter celui de l’entité. Cela va, de fait, améliorer la rentabilité, et donc la capacité à investir dans un nouveau cadre de travail, de nouvelles machines, de nouveaux recrutements."
Diversifier ses clients
Depuis qu’ils ont repris l’entreprise en 2018, Richard Barbett et son épouse Florence ont tout réorganisé, et avec succès, puisque 50 % de l’activité se fait dans ses ateliers de la Vallée du Paillon, contre 10 % il y a six ans. Autre rééquilibrage de poids, "nous avons sécurisé notre segmentation clients car lorsque nous avons repris, l’activité se faisait à 90 % auprès des distributeurs de bureau, contre 60 % aujourd’hui. Cela nous permet de faire face en cas de difficultés. Nous avons perdu 50 % de notre chiffre d’affaires avec le Covid car justement nous n’étions présents qu’auprès des distributeurs de bureau." Une leçon brutale mais sagement intégrée depuis. Ainsi, les luminaires d’Aluminor éclairent désormais des chambres et des halls d’hôtels (25 % de son activité) ou depuis peu, l’un des terminaux de l’aéroport de Paris
Du design à l’expédition
Grâce à son bureau d’études constitué en interne, la société est aussi sollicitée par des designers qui créent leur marque, des architectes d’intérieur ou des prospects qui viennent "avec des projets à construire de A à Z. Nous nous occupons de créer le modèle, et de la production jusqu’à fabriquer les emballages et gérer l’expédition jusqu’à leurs clients finaux, précise Florence Barbett. Ils viennent à nous pour la fabrication française, mais aussi pour cette agilité, cette réactivité que nous permet la maîtrise de l’intégralité de la chaîne de valeur."
Partenariat avec des industriels locaux
Pour accélérer encore, Aluminor réorganise son outil de production. "Nous avons réfléchi à la redéfinition de notre cœur de métier, explique Richard Barbett. Acheter de la tôle et l’emboutir n’est pas vraiment une opération à forte valeur ajoutée pour nous alors que des partenaires peuvent le faire à l’image de Record France à Antibes avec lequel nous avons commencé à travailler. Et nous, nous concentrons nos ressources sur l’ennoblissement de nos composants, peinture, chromage, sur lesquelles nous allons investir en changeant notamment notre cabine de peinture dans les prochains mois." Un investissement de près de 300 000 euros pour la petite entreprise industrielle devenue le groupe Aluminor depuis son opération de croissance externe, avec l’idée, à terme de faire d’Aluminor la marque de fabrication et de création française, et d’ADM Light, celle de l’import.
