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Absente de VivaTech, la Région planche sur une nouvelle stratégie pour promouvoir l’écosystème numérique
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Absente de VivaTech, la Région planche sur une nouvelle stratégie pour promouvoir l’écosystème numérique

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Le Grand Est était l’une des rares régions françaises à ne pas disposer de pavillon propre lors du salon Viva Technology, dédié à l’innovation technologique et aux start-up, qui a réuni plus de 165 000 visiteurs la semaine dernière à Paris. Un choix assumé par la collectivité mais regretté par de nombreuses jeunes pousses de la région.

Le salon Viva Technology 2024 a réuni une affluence record de plus de 165 000 visiteurs du 22 au 25 mai dernier à Paris — Photo : Fabrice Voné

Entre la conférence avec les sœurs Williams en marge de Roland-Garros, celles de l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry et d’Éric Schmidt, ancien boss de Google, l’apparition en visioconférence d’Elon Musk alors que Tesla présentait son Cybertruck, ou encore le tournage d’un numéro de l’émission de Cash Investigation d’Élise Lucet autour de l’IA… Viva Technology semblait être "the place to be" la semaine dernière au Paris Expo de la Porte de Versailles.

Une affluence supérieure au CES de Las Vegas

Créé en 2016, le salon dédié à l’innovation technologique et aux start-up a rassemblé près de 165 000 visiteurs, soit 10 % de plus que l’édition de 2023. Mieux que le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux États-Unis, référence mondiale du secteur depuis plus d’un demi-siècle.

D’après les organisateurs du salon parisien, 400 000 "connexions business" entre acteurs du secteur auraient eu lieu. Les diverses conférences ont drainé 6,5 millions de téléspectateurs en ligne et concerné plus de 2 milliards de personnes via les réseaux sociaux. Dans la capitale, 120 pays étaient représentés lors de cette 9e édition, où le Japon faisait office d’invité d’honneur, ainsi que 13 500 start-up sans compter les grands groupes tels Microsoft, L’Oréal et LVMH pour ne citer qu’eux.

Les start-up du Grand Est disséminées jusqu’au… pavillon du Grand Paris

À l’échelle nationale, l’ensemble des régions françaises possédait un pavillon à l’exception notable des Hauts-de-France et du Grand Est. Cette absence n’a pas empêché des dizaines d’acteurs de l’écosystème numérique du Grand Est d’être présents sur site. Sauf qu’ils étaient disséminés sur les stands de Bpifrance, La Poste, Le Village by CA, Orange, voire le… Grand Paris.

De quoi susciter l’incompréhension quant à la stratégie menée par la collectivité en matière d’innovation et de communication, aussi bien aux yeux de la presse que des exposants.

D’autant plus que, dans la foulée de Choose France, où le Grand Est se félicitait d’être la deuxième région de l’Hexagone à accueillir le plus d’investissements étrangers, à commencer par l’implantation d’un centre de données de Microsoft à Petit-Landau (Haut-Rhin) pour plus de deux milliards d’euros d’investissement. Avant d’enregistrer quelques jours plus tard, la future arrivée de la gigafactory Blue Solutions, filiale du groupe Bolloré, pour y créer des batteries solides à compter de 2030 à proximité de Mulhouse.

"S’il y a un stand Grand Est, c’est plus simple pour nous"

"C’est clair que s’il y a un stand Grand Est, c’est plus simple pour nous", indiquait Christophe Renaudineau, fondateur de Jumbo Mana, start-up alsacienne qui présentait Louis, un avatar alimenté par l’IA générative qui révolutionne les chatbots dans le domaine du conseil. À Viva Tech, Jumbo Mana était présent sur le stand de Bpifrance qui soutient la jeune pousse alsacienne. "Pour des start-up comme nous, c’est impossible d’avoir notre propre stand, cela coûte trop cher", précise le dirigeant.

Positionné non loin du pavillon de la Corse, celui de la Bourgogne-Franche-Comté rassemblait une douzaine de start-up de cette région limitrophe du Grand Est. "On se veut être une terre innovante. C’était donc important d’être là, ne serait-ce qu’en termes de visibilité", souligne Anne Gaëlle Arbez, coordinatrice de l’agence économique régionale Bourgogne-Franche-Comté, qui avait auparavant lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) auprès de son écosystème. Plus d’une cinquantaine d’entreprises de la région avaient ensuite répondu. Sa collectivité, qui possède quelques pépites notamment dans le luxe et l’hydrogène, a pris financièrement en charge les linéaires afin que celles-ci puissent effectuer du business.

Une stratégie en cours de révision pour la Région Grand Est

Contactée, la Région Grand Est a indiqué "travailler actuellement à la révision de sa stratégie de promotion des écosystèmes d’innovation, et de prospection à l’international" afin de justifier de son absence de l’édition 2024 de Viva Technology. Une première partie de ce travail devrait être présentée le 11 juin prochain.

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