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64 millions d’euros débloqués pour relancer le fret ferroviaire en Bretagne
Bretagne # Ferroviaire # Aménagement du territoire

64 millions d’euros débloqués pour relancer le fret ferroviaire en Bretagne

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Très peu développé par rapport à la moyenne nationale, le trafic ferroviaire de marchandises en Bretagne doit passer à la vitesse supérieure pour désengorger le réseau routier et décarboner l’économie régionale.

La coopérative Le Gouessant fait tansiter chaque année 100 000 tonnes de céréales par voie ferrée sur son site de Saint-Gérand (Morbihan) — Photo : Région Bretagne

Réunis le 29 avril à Saint-Gérand, près de Pontivy (Morbihan), les représentants de l’État, de la Région et de SNCF Réseau ont présenté leur plan d’action pour développer le potentiel des alternatives ferroviaires et logistiques au transport routier en Bretagne.

C’est une thérapie de choc qui a été décidée dans le cadre du contrat de Plan Etat-Régions sur la période 2023-2027. Une enveloppe de 64 millions d’euros a été débloquée, contre seulement 4 millions d’euros sur la période précédente. L’investissement global devrait être porté à 200 millions d’euros à l’horizon 2040.

Un retard à combler

L’objectif de cette initiative consiste à répondre aux enjeux de décarbonation de l’économie et de lutte contre le réchauffement climatique tout en tenant compte des caractéristiques de l’acheminement de marchandises.

De fait, le rail part de loin en Bretagne. Région périphérique éloignée des grands axes de transport, la Bretagne bénéficie d’un réseau routier de qualité et gratuit, qui concurrence fortement le chemin de fer.

D’autre part, la forte dispersion de l’activité économique sur le territoire constitue aussi un frein à la massification du fret. Tout juste 1,2 million de tonnes sont transportées chaque année sur les chemins de fer bretons, soit une part modale de 1,4 % alors que la moyenne nationale s’établit à 9 %. Ce trafic est par ailleurs peu diversifié et composé essentiellement de céréales pour l’alimentation animale entre la Bretagne et la région Centre (82 % du tonnage).

Une fréquence multipliée par 6 d’ici 2050

Le réseau ferroviaire breton présente pourtant de nombreux atouts, à commencer par un maillage circulaire qui connecte les principaux bassins d’activité et de population de la région avec de multiples points d’accès, à travers notamment 69 installations techniques embranchées (ITE) au réseau, 9 cours de marchandises, 4 ports et 2 chantiers de transport combiné (CTC). Ces derniers prenant la forme d’installations (pouvant comprendre des voies spécialisées, des aires de manutention, etc.), permettant le transfert du fret ferroviaire vers le transport routier et vice-versa.

Selon la SNCF réseau, il circule chaque jour en Bretagne 15 trains de marchandises, soit l’équivalent de 750 camions et des économies de CO2 de près de15 %. L’ambition affichée vise à multiplier par 6 cette fréquence d’ici 2050.

Réhabilitation de lignes, nouvelle offre "mer + fer"…

Parmi les chantiers prioritaires figurent tout d’abord la réhabilitation des lignes de desserte fine du territoire, très précieuses pour le tissu agroalimentaire, en particulier sur les axes Auray-Saint Gérand et Vitré-Gérard (40 M€ d’investissement prévu). Par ailleurs, la poursuite des aménagements du chantier de transport combiné de Rennes (15 M€) doit permettre de développer l’offre de transfert route – train en proposant deux allers-retours par semaine supplémentaires. Il est aussi prévu de recréer l’offre "mer + fer", en réhabilitant des voies ferrées portuaires à Brest et Lorient (6 M€). Enfin des "installations terminales embranchées" (ITE) au réseau national seront également remises en service pour permettre un meilleur accès au réseau pour certaines activités, comme celle des granulats (2 M€).

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